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Perrette Dufour dame Ancelin, nourrice de Louis XIV (d'après les articles parus dans le Fil d'Ariane n° 3, 4 et 5)


Notre quête des personnages plus ou moins célèbres portant nos noms nous amenés à nous intéresser à Perrette DUFOUR, femme ANCELIN, nourrice de Louis XIV.

Dans le ’Dictionnaire de biographie française’ (Balteau / Barrous—Prévost), tome 2, nous trouvons :
ANCELIN (Perrette DUFOUR, dame), nourrice de Louis XIV, était la femme d’Etienne Ancelin, voiturier de Poissy, lorsqu’elle fut choisie pour remplacer Elisabeth Ansel auprès du jeune dauphin, qui avait alors six mois. Elle le nourrit pendant 18 mois car on ne le sevra qu’en septembre 1640. La charge était assez dure ; elle ne fut guérie des morsures de son nourrisson que par l’apposition du doigt de Sainte Anne. Du reste, elle fut bien récompensée. Outre ses gages, 1 200 livres plus 1 095 livres pour sa nourriture pendant l’allaitement, elle devint, selon l’usage, femme de chambre d’Anne d’Autriche et plus tard de Marie-Thérèse. Son mari, le voiturier, fut maître d’hôtel du roi, puis contrôleur général de la maison de la reine. En 1653, le roi leur délivra des lettres de noblesse héréditaires avec armoiries, « en reconnaissance de la bonne nourriture de son lait… ». Il leur concéda le privilège de voiture entre Paris et Nancy, puis entre Paris et Strasbourg, Paris et Bar-le-Duc. Quand, à la mort de la reine, en 1683, les Ancelin perdirent leurs charges, ils eurent, en compensation, de grosses pensions. Perrette resta toute sa vie très familière avec le roi ; quand cela était possible, elle venait le matin l’embrasser maternellement. Elle était, disent les contemporains, intelligente et fine et elle eut fait une grande fortune sans ses nombreux enfants. Elle les établit bien ; sa fille devint Mme d’Essertaux ; un fils, Louis, succéda à son père dans la maison de la reine ; un autre, Henri-Charles, fut abbé de Saint-Vincent de Metz ; un troisième, Humbert, fut évêque de Tulle. Elle mourut le 6 octobre 1688.

Un tableau présenté à Versailles montre le dauphin avec une autre des ses nourrices, Elisabeth Ansel, femme de Jean Longuet de la Giraudière. Mais la notice sur cette œuvre, dans la catalogue d’une exposition où il a été présenté (à Saint Germain en Laye, en 1988, lors du 350ème anniversaire de la naissance de Louis XIV) nous apprend d’autres détails :

La nourrice Elisabeth Ancel, femme de Jean Longuet, écuyer, Seigneur de la Giraudière et procureur du Roi au bureau des finances de la généralité de la ville d’Orléans, assise sur une chaise, est coiffée en cheveux, le sein nu, elle est vêtue d’une robe jaune paille relevée de dentelles. Elle tient dans ses bras l’enfant royal emmailloté, qui porte au cou le cordon du Saint-Esprit.
Le jeune dauphin si sage en cette scène, faisait preuve d’une belle voracité, au point que l’ambassadeur de Suède conseillait aux voisins de la France de se « précautionner » d’un tel appétit. Huit nourrices se succédèrent après la dame de la Giraudière.
L’une d’elles, Perrette Dufour, femme Ancelin, de Poissy, fut remarquée, devint la nourrice officielle de Louis XIV et fut anoblie par lui. Elle habita longtemps Triel-sur-Seine, où l’on peut encore voir sa demeure. Elle reçut, par ailleurs, en reconnaissance de ses services « une place sise à saint-Germain près du cimetière » place que le roi récupéra plus tard pour la donner aux administrateurs de l’Hôpital Général (archives départementales des Yvelines, 1H dépôt 3 - actes de 1649 à 1682)

D’après la lecture des registres paroissiaux (de 1617 à 1792) de Montesson dans les Yvelines, les baptêmes, mariages et décès prouvent que les familles ANCELIN et DUFOUR sont natives de Montesson depuis 1617 et sans doute bien avant.
Voici quelques faits chronologiques concernant Perrette DUFOUR et Etienne ANCELIN (documents officiels provenant des archives départementales des Yvelines) :
 - le 20 février 1634, Etienne ANCELIN épouse Perrette DUFOUR
mariage Ancelin - Dufour « Le vingt Fevrier 1634 Estienne Ancelin et Perrette Dufour tous deux de cette paroisse ont ete maries dans l’eglize de Montesson presents leurs parents et amis ». Voir ci-contre .
 - le 17 février 1639, baptême de Michel Ancelin, fils d’Etienne ANCELIN et de Perrette DUFOUR
  Parrain : Maître Michel Herbin procureur au Châtelet de Paris
  Marraine : Demoiselle Charlotte Dodieu de la Borde
C’est sans doute après la naissance de son enfant que Perrette devint la nourrice du futur Louis XIV ; le dauphin naquit le 5 septembre 1638 à St Germain en Laye et nous savons que Perrette le nourrit à partir du sixième mois et jusqu’en 1640.
 - en novembre 1639, on peut lire lors d’un baptême : « parrain Etienne Ancelin mari de Madame la nourrice de Monseigneur le Dauphin »
 - « le 25 mai 1668 est inhumé dans la chapelle de Montesson le corps de feu Etienne Ancelin, âgé de 69 ans, escuyer, père nourricier du Roy, contrôleur général de la Maison de la Reine, époux de Madame la nourrice du Roy »
 - le jeudi 7 octobre 1688, décès de Perrette Dufour Voir ci-dessous :
  « Ce jourdhuy jeudi septieme jour du mois d’octobre mil six cent quatre ving et et huit est decedee a midi a paris rüe bar du bec paroisse  de
décès de Perrette Dufoursaint Mederic noble Dame Perrette du four, native de Montesson ; veuve de feu Estienne Ancelin natif dudit Montesson, Escuyer, Controlleur General de la maison de la feüe Reine ; restauratrice et bienfaictrice de l’eglise paroissiale de notre dame dudit Montesson ; et bienfaictrice et protectrice de la paroisse ; nourrice de notre Incomparable et invincible Monarque a présent régnant. Le cœur de la dite Dame nourrice du roy repose a saint Médéric, et son corps dans l’eglise paroissiale de Gournay diocese de paris »

Pour terminer, quelques détails historiques sur la vie de Perrette DUFOUR, la plupart de ces renseignements sont extraits du livre « Triel-sur-Seine, son histoire, ses légendes » rédigé par Mrs G Beaujard et D Biget.
Perrette, née à Montesson, habita Triel-sur-Seine. Grâce aux largesses du roi, elle se fera édifier une belle maison située au 159 rue Paul Doumer, malheureusement cachée par un bloc de béton.
Outre la pension affectée aux nourrices des enfants de France, Louis XIV donna à Perrette une propriété à Montesson et la somme de 12 000 livres. Cette demeure à Montesson, dite « la maison au balcon », au 40 Bd de la République (ex rue de l’église) n’existe plus.
A Montesson, Perrette laissa un souvenir marquant. Elle fit restaurer l’église et orner le maître-autel d’un splendide panneau de bois sculpté, au fronton duquel rayonne un soleil, emblème du roi.
Elle quitta Montesson en 1674, pour aller vivre avec son fils, au château de Gournay-sur-Marne. En effet, son fils Louis ANCELIN, nommé contrôleur général de la maison de la reine Marie-Thérèse, se maria en 1674 avec Marie Le Vassor de Château Gournay, fille du dernier seigneur, qui lui apporta en dot la terre de Gournay. Perrette était veuve depuis six ans. Elle se plut tout de suite à Gournay où elle s’installa. En 1680, Louis ANCELIN faisait abattre le château primitif et construire à proximité, juste en face du pont, celui qui existe encore aujourd’hui et qui est devenu la mairie de Gournay-sur-Marne.
En 1694 à la mort de Louis ANCELIN, sa veuve et ses enfants, par arrêt du 10 novembre 1694, reçurent 2 000 livres de pension; Sa veuve vendit la château en viager et , respectant les dernières volontés de son mari, le fit enterrer auprès de sa mère.

        Claude et Josette Ancelin.