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Association des Ancelin Asselin et Asseline de France
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Un Asselin tristement célèbre (article paru dans le Fil d'Ariane n°8)

"Nous descendons tous d'un roi et d'un pendu" dit un adage en vogue chez les généalogistes. Faute d'avoir trouvé ni l'un, ni l'autre parmi mes ascendants, je vous propose l'histoire d'un Asselin guillotiné, à une époque où les tribunaux avaient le couperet facile.
L'anecdote que je vous résume ci-dessous est tirée de l'ouvrage de Gérard Boutet "Brigands et Sorciers", éd. Jean Cyrille Godefroy et m'a été signalée par M Gérard Héau du Loiret Généalogique :
En ce mois de février 1817, le froid s'acharne depuis plus de quatre mois sur l'Orléanais. Les famines qui se succèdent depuis cinq ans ont semé une grande misère dans les campagnes et les richesses de certains attirent bien des convoitises. billets

C'est ainsi que Claude Etienne Colin dit Capitaine, ancien militaire, journalier sans emploi, de Vitry aux Loges, François Asselin, bordier et Etienne Ville, saisonnier sans emploi, tous deux de Combreux, décident d'attaquer la ferme de Cormin, à Saint Martin d'Abbat dont le fermier, nommé Auger détient un joli magot.
Le fermier n'ayant pas la réputation de se laisser marcher sur les pieds, nos trois lascars se mettent en quête de comparses pour les accompagner.
 
Ils recrutent trois compères dénommés Marigault, Buret dit Gaffault et Deschamps. Tous ont déjà commis de menus larcins. Mais Deschamps répugne à passer à la vitesse supérieure.
Pris de remord, il vend la mèche auprès de l'adjoint au maire de Vitry. Celui-ci hésite. Se moque t'on de lui ? Doit-il croire Deschamps ? Au bout d'une semaine, il n'a toujours rien décidé et Deschamps revient le voir et lui répète sa confession. L'adjoint, enfin convaincu avise le maire.
Le temps presse, nous sommes le 20 février au soir et l'attaque est prévue pour le soir du 21. Le lendemain à la première heure, le maire se rend à la gendarmerie, à Chateauneuf sur Loire. L'affaire est jugée d'une telle importance qu'un officier d'ordonnance est dépêché à la préfecture d'Orléans.
Là, les choses s'organisent rapidement et un détachement de dix gendarmes est discrètement envoyé sur place et se poste dans la soirée aux alentours de la ferme de Cormin. Le fermier Auger est mis au courant et accepte de participer au traquenard. Plusieurs gendarmes se cachent dans la maison et l'attente commence.

Nos six lascars s'approchent de la ferme, mais Deschamps se tient prudemment en arrière. Il prétexte une douleur à la jambe. Ils sont armés de pistolets, fusils et gourdins.
Arrivés à la porte, ils frappent et Colin se présente comme un malheureux à la recherche d'un peu de pain et demande à pouvoir se réchauffer à l'intérieur. Après s'être fait prier, le fermier fait mine d'accepter.
Sitôt les verrous tirés, les six se précipitent à l'intérieur et se jettent sur le couple Auger. Les gendarmes font irruption à leur tour.
Suite à la bagarre générale qui s'engage, Colin grièvement blessé s'écroule, les quatre autres parviennent à s'enfuir mais sont arrêtés dans la nuit.

Ils comparaissent tous les cinq devant la cour prévôtale, tribunal exceptionnel dont les jugements sont sans appel. Le 7 mars 1817, ils sont condamnés à la peine capitale. La condamnation de Jean Buret est commuée en peine de prison. François Asselin et ses trois complices sont exécutés en place publique à Orléans.
Il va sans dire que leur acte de décès ne mentionne pas la cause de la mort ...

         Pascal Asselin.