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Des Ancelin au moulin de Beauregard (article paru dans le Fil d'Ariane n°20)

Depuis juin 2000, la commune de Marans, située aux portes dans le Marais poitevin s’enorgueillit d’un moulin à vent qui a retrouvé tout son charme d’antan.
Il s’agit en effet du moulin de Beauregard, construit au XVIIè siècle, acheté et exploité de 1834 à 1935 par la famille ANCELIN.
Après six décennies de sommeil et de déclin, le moulin s’est délabré, perdant ses ailes et sa toiture, pendant que les murs se lézardaient.
En 1994, la commune décide son rachat et, à partir de 1999, sa restauration est effectuée à l’identique.
La toiture, haute de 4,50 mètres, pèse dix tonnes, son diamètre est de 6,50 mètres ; c’est un ensemble de chêne recouvert de 7200 pièces moulin(bardeaux de châtaignier fendu, cloués à la pointe galvanisée).
Les ailes mesurent 14,60 mètres ; un mécanisme permet de les déployer. Le moulin marche et produit de la farine par « un mécanisme à la fois simple et complexe, qui peut se résumer en un va-et-vient du grain entre les trois niveaux du moulin, de la trémie au rez-de-chaussée, aux meules du premier étage, en passant par la brosse à blé au second. »
Le moulin a été inauguré le samedi 17 juin 2000, et depuis il est devenu site touristique à tendance pédagogique puisque comme tout moulin qui se respecte, il produit de la farine ayant trouvé acquéreur.
Ainsi, « l’Association des amis du moulin » présidée par Roger SIMMONET a voulu faire revivre une tranche du passé marandais et on ne peut que l’en féliciter.


Après la présentation du moulin, penchons nous sur cette famille ANCELIN qui l’a exploité pendant 100 ans.
Pour l’instant, dans le cours de nos recherches, les premières traces de cette famille ne remontent qu’au 18ème siècle, en date du 4 décembre 1771, décès de René ANCELIN, farinier aumeule « Moulin Chollet » à Antigny en Vendée, époux de Magdeleine PALLIAT ; il est alors âgé de 40 ans.
Puis, nous retrouvons la descendance de cette famille à Marans, lors du mariage de René Joseph ANCELIN leur fils avec Françoise BERJONNEAU, célébré le 26 Thermidor an V (13 août 1797).
Cette famille a du être chassée par les guerres de Vendée et s’est réfugiée à Marans où elle a fait souche.
A son mariage, René Joseph âgé de 30 ans, est garçon meunier, puis, le 23 Ventôse an IX (1801), devenu meunier, il passe avec sa femme Françoise, un bail à ferme pour cinq années consécutives pour la moitié du moulin à vente de « Jupiter », maison, grange, écurie, grenier, cave, buanderie, toit, quereux (cour) et pré luzernier en dépendant, indivis avec le citoyen GRASSET farinier et sa femme, propriétaire de l’autre moitié.
Vient la fin du bail, René Joseph achète alors le moulin « du Vivier » puis au fil des années, il achète plusieurs pièces de terre autour du moulin. Il agrandit son domaine, et en même temps son cercle familial ; de 1798 à 1810, quatre garçons et quatre filles viendront au monde, mais seulement deux garçons et deux filles survivront.
Les actes notariés révèlent encore l’achat d’une petite maison avec jardin et un petit pré. Ses affaires sont prospères et il devient un homme honorable, car le 22 juin 1819, il obtient un banc (n°189) à trois places dans l’église paroissiale de Marans, par bail à rente viagère, comme plus offrant et dernier enchérisseur pour les intérêts de la Fabrique (groupe de clercs ou de laïcs administrant les biens de l’Eglise).
Le 31 octobre 1821, René Joseph décède, âgé de 52 ans, laissant sa veuve avec quatre enfants mineurs : Jacques René, François René, Françoise et Louise.


machinerieSa femme, Françoise BERJONNEAU se révèle femme entreprenante, car dès le 6 février 1823, elle achète un autre moulin pour elle et ses enfants, le moulin neuf à vent « des Justices » … « le moulin à vent, tournant, virant, faisant farine, avec son cerne, le bâtiment et servitude à son exploitation, consistant en logement de meunier, cave, boulangerie, grenier et écurie ; plus le quaireux, un jardin et pré artificiel appelé autrefois cimetière sacré ( ?) le tout se joignant, situé au Canton des Justices à Marans, près la ville du côté du midi ».
Jouissance dès le 29 septembre 1823 ; vente faite moyennant la rente foncière perpétuelle de 300F en espèces te 6 poulets vifs, évalué chacun 3 F.
Les années passent, les enfants se marient. tarare
Le 17 août 1836, Françoise BERJONNEAU veuve de René ANCELIN procède devant notaire au partage anticipé de ses biens, venant de la communauté qui a existé entre elle et son défunt mari ; il a été exposé que lors du décès de René ANCELIN son mari, il n’a été fait aucun partage et qu’elle a fait remise et délivrance à ses quatre enfants au fur et à mesure de leur mariage ; ce qui dénote entre les enfants et leur mère, une bonne entente !!
Elle demande qu’il lui soit servi une pension alimentaire et la jouissance d’une maison sise à Marans. Elle décède le 24 mai 1841 à Marans, âgée de 72 ans et le 11 juin 1841, la liquidation et partage de ses biens est effectuée.

Mais revenons à ses enfants. L’aîné Jacques René, meunier, marié le 17 octobre 1827 à Françoise Thérèse MION, demeurera au moulin de « la Banche » à Marans. Jeanne Françoise, mariée le 14 janvier 1835 à Jean François GRENON, farinier, héritera du moulin des « Justices ». Louise Françoise, mariée le 29 janvier 1834 à Jean Benjamin CHOLLET, cordier. Enfin François René, meunier, marié le 19 octobre 1831 à Jeanne FERRET, achète en septembre 1834 et par égale portion avec son beau-frère Pierre FERRET, fariner, le moulin de Beauregard avec tous ses bâtiments d’exploitation, quéreux, et quairuages, terre à labour ou en prairie artificielle, occupant une superficie de 73 ares 40 centiares (8 journaux).
La vente est faite moyennant la rente fermière et perpétuelle de 500F au capital de 10 000 F.

Pierre François, le fils aîné de François René, marié le 1er octobre 1860 à Adélaïde BENOIT, héritera du moulin de Beauregard. De ses neuf enfants, tous nés au moulin, l’un d’eux sera propriétaire du moulin jusqu’en 1935, mais faute d’héritier direct, le moulin de Beauregard reviendra à son frère Auguste Georges, notaire à La Jarrie, grand-père de Charles ANCELIN (de Barentin).
A travers les registres d’état civi let les actes notariés, j’ai voulu retracer les événements qui ont marqué cette famille ANCELIN pour en arriver à la renaissance du moulin de Beauregard.

       Josette Ancelin.