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Jean Ancelin, Sieur de Breuillaud (article paru dans le Fil d'Ariane n°23) |
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Parmi les familles ANCELIN dont nous avons pu retracer l’histoire, celle de Jean ANCELIN, Sieur de Breuillaud, né en Poitou-Charentes, mérite tout particulièrement notre attention par l’affinité de sa région d’origine avec bon nombre de nos adhérents. Le journal « l’Angérien Libre », dans sa rubrique Faits, Personnages et Lieux d’Autrefois des 26 janvier et 2 février 1963, nous brosse un portrait de Jean ANCELIN … né à Breuillaud, paroisse de Ranville en Poitou, aujourd’hui en Charente, dans la châtellenie de Fontaine Chalendray. Ces Ancelin se disaient sieurs de Brillaud, déformation de Breuillaud ou Breuil-Haut. Au milieu du XVIème siècle, les ANCELIN de Breuillaud jouissaient d’une certaine considération. Le 5 avril 1553 eut lieu devant Me Amussat, notaire à la Commanderie de Beauvais (Charente Maritime), le partage des biens formant la seigneurie du Breuil-Bastard entre les fils et héritiers de Jean Guitard et Marguerite Briel. Parmi les témoins, tous de haute qualité « honourables et sages » et mentionné le Sire Jacques Ancelin, Sieur de Breuil-Haut, sans doute le père de Jean. Jean ANCELIN, grâce à l’aisance et aux relations de son père, dont Me Jean Lainé, Procureur au Parlement de Bordeaux cité dans l’acte précédent, fait des études de droit et obtient le grade d’avocat au Parlement de Bordeaux. (Dans les inventaires d’archives de ce parlement, rien n’a été trouvé attestant qu’il y fit carrière). Il devient Intendant du Prince de Condé (Henri 1er de Bourbon) à saint Jean d’Angély. (en Charente-maritime). La date de son mariage avec Anne Moysant est inconnue ; peut-être s’est-il marié avec une coreligionnaire ? Dans la ville de Saint Jean d’Angély, Jean Ancelin, intendant du Prince de Condé, est un personnage en vue. On le lui prouve en l’associant à la vie municipale. Le 24 novembre 1586, il reçoit la dignité de « Conseiller noble et pair, concédée par les maire et eschevins de la maison de Saint Jean d’Angély, sur la démission faite en sa faveur par Me Jacques Guitard, au, lieu et place duquel il est reçu » Telle est la teneur de la lettre qui lui fut délivrée, avec le titre d’écuyer. Armes : « de gueules à un lion d’or, armé et lampassé de même ». En mars 1588, un peu plus d’un an après avoir été élevé à la dignité de conseiller noble et pair, Jean Ancelin est accusé de complicité dans l’empoisonnement supposé du Prince de Condé (qui mourut à Saint Jean d’Angély le 5 mars 1588). Dans son livre « l’affaire de Saint Jean d’Angély » aux éditions le Croît vif, René La Bruyère nous retrace cette énigme historique. Son préfacier Gabriel Hanotaux de l’Académie Française, nous résume l’intrigue : « cet Henri de Condé était, au temps des Guerres de religion et de la Ligue, le proche parent, le compagnon d’armes et un peu le rival du roi de Navarre, à la tête de la cause protestante, il pouvait, comme héritier du sang, se porter candidat à la couronne de France, Henri III n’ayant pas d’enfant. Soldat valeureux, il avait épousé en secondes noces Charlotte de la Trémoille, de seize ans plus jeune que lui, femme futée et ambitieuse. Aya,nt combattu au premier rang dans les armées protestantes, à Coutras où il fut blessé grièvement, le Prince de Condé vint rejoindre sa femme à Saint Jean d’Angély. Au cours d’un repas, il se tord dans des douleurs atroces et il meurt. L’autopsie constata que l’estomac était perforé et que tout l’intérieur infecté. Les médecins conclurent à un empoisonnement. Tumulte dans le château. Un jeune page du nom de Belcastel, bon musicien, familier de la princesse en profite pour disparaître … un secrétaire du prince (Jean Ancelin) est mis à la torture et accuse la princesse d’avoir empoisonné son mari avec la complicité du page qui aurait été son amant ; il est vrai que le secrétaire, ayant été condamné à être écartelé, se rétracta avant l’exécution. Procès. La Princesse Charlotte se déclara enceinte ; elle est mise en surveillance dans le château de Saint Jean d’Angély ; elle accouche, après trois mois d’un garçon qui devait être le père du grand Condé … » Jean Ancelin fut condamné à mort par un tribunal de protestants fanatiques après aveux faits pendant la torture mais rétractés aussitôt ; il fit appel, mais la sentence fut confirmée et exécutée selon la coutume de l’époque. Traîné sur une claie par les rues de la ville de Saint Jean d’Angély, il fut, quoique anobli, « tiré par quatre chevaux », c’est-à-dire écartelé sur la place de l’Orme Vert le 11 juillet 1588. L’historien de Thou ajoute que les chevaux furent arrêtés à plusieurs reprises pour recueillir ses aveux et qu’il avait alors perdu la raison … Après son exécution, sa femme Anne Moysant et ses trois enfants quittèrent Saint Jean d’Angély ; ils trouvèrent asile à Savigné, paroisse de Saint Just au bailliage de Marennes en Charente-Maritime. Déchue de noblesse en raison du crime imputé à son mari, elle fut inscrite au rôle des tailles de la paroisse. Mais le Parlement de Paris ayant cassé le jugement du tribunal d’exception de Saint Jean d’Angély, l épouse du Prince de Condé Charlotte de la Trémoille, considérée comme l’instigatrice du crime, emprisonnée, fut remise en liberté et absoute sous l’influence d’Henri de Navarre. Parallèlement, la culpabilité de Jean Ancelin fut considérée comme non avenue et, reconnu innocent, sa mémoire fut réhabilitée et son hérédité rétablie dans ses droits et privilèges de noblesse. La preuve en est faite par l’acte du tribunal des élus de Saintes (en Charente-Maritime), qui par sentence du 5 juillet 1596, confirmée par arrêt de la Cour des Aides du 28 août 1597, reconnut à Anne Moysant et ses enfants la qualité de nobles et les fit rayer du rôle des tailles de la paroisse de saint Just (Cabinet d’Hozier n°340, pièce 9589) Des trois enfants de Jean Ancelin et Jeanne Moysant, nous connaissons la descendance de l’aîné Jehan jusqu’à aujourd’hui. Il semble que leur fille Anne se soit mariée avec l’angérien Florisel d’Abillon car nous trouvons trace des baptêmes de leurs enfants sur les registres protestants de Saint Jean d’Angély en 1596 et 1597. Leur troisième enfant, Simon n’eut pas de postérité connue. Jehan ANCELIN, écuyer, Sieur de Savigné Jehan est le fils dont la postérité nous est connue, mais nous possédons peu de renseignements sur le personnage lui-même. Ecuyer, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, il épouse en 1602 Luce Paillé. Par le testament de Luce Paillé en 1626, nous apprenons qu’ils ont trois enfants : (extrait du testament :) « Luce Paillé, veuve de Jehan Ancelin, escuyer, Sieur de Savigné, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, à présent femme de Geoffroy de Montgaillard, escuyer, Sieur de Bernessart, demeurant à saintes … désire être inhumée en l’esglise des Jacobins de Saintes à côté de la sépulture de feu noble homme Christofle Paillé, mon père où il décédait en cette ville, sinon en l ‘église d dit lieu où je décéderai…. M’en remettant du Sieur de Bernessart mon mary selon ma qualité … je donne la somme de 20 livres pour prières par les dames religieuses du couvent des Carmélites. … et à Marye de Montgaillard notre fille, à cause de son bas âge, je donne mes meubles, immeubles, acquisitions faites depuis le décès du Sieur Ancelin mon mary et a tierce partye de tous mes biens patrimoniaux… … Je veux aussy et entends que l’effect de la dite donnation reviennent à Jouel, Jehan et Louys Ancelins ses frères consanguins, mes œuvres du feu Sieur Ancelin mon premier mary. … Faict et passé en la maison des notaires après midy le 23 juin 1626 en présence de Mr Guillaume Gunier prêtre curé de la paroisse de (Sérac), Jehan Dessandier maitre cordonnier, Duitertre Maitre savetier, Jehan Bruslé boulanger etc … » Devenue veuve, Luce Paillé se remarie à Geoffroy de Montgaillard Sieur de Bernessard dont elle aura une fille Marye ; celle-ci épouse vers 1640 Jehan de Livenne. D’autre part, ce même Geoffroy de Montgaillard, d’un premier mariage avec Damoiselle Anne Arnoul a eu au moins deux filles, Judith et Anne, qui vont épouser les deux fils de Jehan Ancelin et Luce Paillé : Jehan Ancelin, Sieur de Piédement épouse en 1632 Anne de Montgaillard et forme la branche de Piédemont. Jouel Ancelin,chevalier, Seigneur de la Mauvinière, Savigné, Bernessard, Saint Quentin et Maxerolles épouse : - Judith de Montgaillard le 16 novembre 1625, dont Christphe Ancelin, Seigneur de Bernessard et le la Garde aux Valets auteur de la branche des Ancelin de la Garde - Jeanne de Saint Mathieu le 2 mai 1657, dont Gabriel Ancelin, Seigneur de la Mauvinière et de Saint Quentin auteur de la branche des Ancelin de saint Quentin Et pour corser le tout : Christophe épouse le 31 juillet 1657 Jeanne de Modica, fille de Amador de Modica, chevalier, Seigneur de Saint Christophe et de la Garde aux Valets et de Jeanne de Saint Mathieu, deuxième épouse de son père. Seule la branche Ancelin de Saint Quentin possède aujourd’hui une descendance mâle. Josette Ancelin. Bibliographie : L’Angérien Libre – 26/01/1963 et 02/02/1963 Revue de la Saintonge et de l’Aunis – Tome VII – 1887 « L’affaire de St Jean d’Angély ou le mystère de la mort du Prince de Condé » par René La Bruyère – collection le Croit vif AD17 – 3E26/60 Recherches personnelles |