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Gabriel Ancelin, mousquetaire noir (article paru dans le Fil d'Ariane n°33)

 

A partir d'un ate notarié relevé aux AD17 par M et Mme Lemonnier, passé devant Maître Marquard, notaire à Marennes le 28/01/1705, concernant la famille Ancelin déjà citée dans nos bulletins précédents, nous nous sommes posés la question sur la qualité de "Mousquetaire noir".

En effet, cet acte est une quittance donnée par Monsieur de Boyanval "curateur de Jean et Gabriel Ancelin, écuyers, enfants mineurs de défunt Paul Ancelin écuyer, Sieur de Savigné, émancipés et jouissant du revenu de leurs biens" à Maître Jean Lardeau, conseiller du Roy, receveur des tailles de l'élection de Marennes (17).
"Gabriel Ancelin, Sieur de la Bausse, l'un des deux mineurs, étant sur le point de partir pour le service de sa majesté dans ses mousquetaires noirs où il est actuellement, passa procuration au sieur Lardeau le 29 may 1702 devant même notaire, par laquelle il lui donne pouvoir pour recevoir tous les revenus de ses biens affermés et en recevoir les prix, et que sur lesdits revenus, ledit Sieur Lardeau ce payeroit de la somme de mille livres que ledit Sieur de la Bausse luy doit pour vante et livraison de marchandises, de draperies, soirie, gallons d'or et d'arjeant et d'une montre suivant les mémoires et compte"

Avant de revenir sur la qualité de mousquetaire noir, rappelons brièvement l'ascendance de Jean et Gabriel Ancelin :


Jacques ANCELIN, sieur de Breuil-Haut
demeurant à Beauvais sur Matha (17) vers 1550

Jehan ANCELIN, avocat, intendant du Prince de Condé
anobli à Saint Jean d'Angély en 1586, comme échevin
+11/07/1588 Saint Jean d'Angély
X Anne MOYSANT
Simon ANCELIN
Jehan ANCELIN
Sieur de Savigné
X 1602 Luce PAILLE

Anne ANCELIN

Joël ANCELIN
Jehan ANCELIN
X 1632 Anne DE MONTGAILLARD

Louys ANCELIN

Paul ANCELIN, écuyer
Sieur de Piémont et Savigné
veuf d'Angélique PANNETIER
X 23/11/1672 Magdeleine DE BOYANVAL

Jean ANCELIN
Sieur de Savigné
X 17/01/1709 Marie DE BEAUNE

Gabriel ANCELIN
Sieur de la Bausse
X 13/01/1710 Marie Anne de St Matthieu
(*)

Pour la petite histoire, Marie Anne de St Matthieu est apparentée à la famille de M et Mme Lemonnier.

Pourquoi "Mousquetaire Noir" ?

En 1600, Henri IV créa, pour sa garde personnelle, une compagnie d'élite composée de gentilshommes armés de carabines légères, surnommés "Carabins".
C'est sous le règne de Louis XIII en 1622 que les carabines furent remplacées par des "mousquets à serpentins" et que cette compagnie d'élite prit le nom de

Mousquetaires de la maison militaire du Roi

Quand ils ne servaient pas à la guerre, les mousquetaires étaient employés comme troupes de parade lors des grandes cérémonies ou des spectacles équestres et étaient conviés aux fêtes de la Cour tout en faisant office de garde personnelle de la maison du Roi.
Jusqu'en octobre 1665, les mousquetaires étaient encore inclus dans l'infanterie ; après cette date, leur compagnie sera seule à posséder à la fois le drapeau et l'étendard, symbole de son double service à pied et à cheval. Conservés par l'enseigne, ils étaient tous deux de satin blanc galonné d'or et d'argent et frappés de l'emblème de la troupe : une bombe tombant sur une citadelle en flammes avec la devise Quo ruit et lethum ("Où elle tombe, elle jette la mort").
MousquetairesCette compagnie passa de  120 hommes à sa création à près de 330 en 1668.
Sous le commandement de d'Artagn
an, les mousquetaires devint progressivement une sorte d'école d'officiers où les gentilshommes les plus en vue venaient se former au métier des armes.
On y entrait habituellement vers 16 ou 17 ans et, après trois ou quatre ans de formation au corps, on pouvait obtenir, moyennant finances, une commission de lieutenant et même souvent de capitaine dans les régiments ordinaires.
Le costume du mousquetaire consistait principalement en une dalmatique rouge agrafée sur une soubreveste bleue galonnée d'or, ornée de quatre grandes croix fleurdelisées en velours blanc, elles-mêmes entourées de flammes d'or. Leurs chevaux étaient tous de robe blanche ou grise.
En 1650, Mazarin, à l'exemple de Richelieu, avait créé une compagnie de mousquetaires à cheval destinée à sa garde personnelle ; habillée de casaques cramoisies, comme sa robe de cardinal.
En 1660, Mazarin fit fon de sa compagnie à Louis XIV ; cette compagnie dite des "petits mousquetaires" qui avait ses quartiers à Nemours, puis à Charenton, ne faisait pas partie des troupes de la Maison du Roi et en 1665, le roi décida de casser cette compagnie et d'en créer une nouvelle, intégrée à sa Maison et montée sur des chevaux noirs, d'où leur nom de "mousquetaires noirs", par opposition aux mousquetaires blancs (ou gris) de la première compagnie.
Dans la rue de Charenton, on voit encore l'ancien quartier des Mousquetaires Noirs, bâti par de Cotte en 1699, en compensation du don que le roi lui avait fait des terrains de la Place Vendôme.
Cette caserne des mousquetaires noirs remplaçait un hôtel du XVIème siècle, dont on a retrouvé des fragments en 1905.
Alexandre Dumas dans ses romans, relayés par le cinéma et la télévision, a su captiver notre imagination à travers "Les trois mousquetaires", "Le vicomte de Bragelonne", ... D'Artagnan, qui a vraiment existé, est mort en 1673 d'un coup de feu à la tête, au siège de Maëstricht, un nom qui aujourd'hui a une résonance européenne, ainsi va l'histoire !!!
Quand on supprima les mousquetaires en 1775, cette caserne devint vacante et cinq ans plus tard, le cardinal de Rohan, grand aumônier de France et administrateur des Quinze-Vingts y transporta cet hôpital, spécialisé en ophtalmologie, situé au numéro 26-28 de la ru de Charenton.
Son histoire remonte à saint Louis, lorsqu'à son retour de Terre Sainte, vers 1260, le roi fonda une institution destinée à accueillir 300 (quinze fois vingt) croisés qui, dit-on, "eurent les yeux crevés par les infidèles pendant la guerre de la Terre Sainte". Pendant cinq siècles, l'institution charitable occupa le même emplacement en bordure de la rue Saint Honoré, sur l'espace de l'actuelle aile Richelieu du musée du Louvres. C'est Louis XVI qui ordonna en 1779 le transfert de l'hospice, ayant supprimé la compagnie des mousquetaires noirs pour des raisons économiques. La caserne comptait plus de 3   chambres et pouvait héberger un millier d'hommes. L'hôpital des "Quinze-Vingts" s'y installa en 1780 et accueillit quelques 800 aveugles. Chacun recevait vingt sous par jour et les enfants nés sur place y étaient élevés jusqu'à leurs 16 ans. Pendant la Terreur, l'hospice fut rebaptisé "Maison des Aveugles". En 1880, une clinique d'ophtalmologie de 25 lits fut édifiée sur des terrains de la rue Moreau, contigus à l'hospice. En 1959, la presque totalité de l'ancienne caserne fut détruite, remplacée par des bâtiments plus modernes. de la caserne, il ne reste que le portail d'entrée et la chapelle.
L'actuel service ophtalmologique, de renommée mondiale, est rattaché à l'hôpital saint Antoine.

Portail Hôpital des Quinze VingtsChapelle Hôpital des Quinze Vingts
                            Portail et chapelle de l'Hôpital des Quinze Vingt

Claude et Josette Ancelin (L'Houmeau)

Bibliographie :
Anne Alter et Philippe Testard-Vaillant : "le guide du Paris savant"
Jean-Christian Petitfils : "Le véritable d'Artagnan"
Illustrations :
fr.wikipedia.org
www.evous.fr