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Association des Ancelin Asselin et Asseline de France

Un ancêtre de Claude ANCELIN, Jean BERTIN, captif en Barbarie !!! (article paru dans le Fil d'Ariane n°43)



Josette m’a decouvert lors de ses recherches aux archives départementales de Charente Maritime, un acte du notaire AUBIN date du 15 decembre 1626, relatant une remise de rançon de 600 livres donnée au sieur Pierre Tallemand par Anne Perot epouse de Izaac Richard Sieur de Pinmure afin d’être envoyée a Izaac Degeac à Marseille pour le rachat d’Abraham Richard son neveu captif en Barbarie ; or Anne Perot ayant appris que son neveu était décédé, Marie Seguineau veuve de Michel Bertin marchand marinier demeurant au village de la Pinpelliere paroisse de Marennes, vient passer marché avec Anne Perot devant le notaire afin que la somme de 600 livres soit employée a payer la rançon de son fils Jehan Bertin captif aussi en pays de Barbarie.







ALGER, plan gravé par Mateo Florini (XVIe)

(extrait du livre Pirates sur toutes les mers du monde de
l’Amiral Heinz Neukirchen)

Un peu d’histoire…….

Barbarie ≫ était un terme utilise par les européens jusqu’au XIXe siècle, pour désigner le littoral de l’actuel Maroc, Algérie, Tunisie et Lybie, qui fut le foyer de 1500 à 1800 d’une industrie des plus florissantes, celle de la capture des blancs européens, alimentant aussi bien l’exploitation que le commerce des esclaves.

En plus de l’interception des navires marchands ou passagers et équipages étaient faits prisonniers par les barbaresques, des raids étaient organisés pour piller des milliers de kilomètres de côtes et kidnapper hommes, femmes et enfants .Chaque capitaine, appelé en arabe Reis, armait à ses frais son propre navire qui était le plus fréquemment un Dhau ou un Chebec. Le plus célèbre de son temps fut le chef pirate mauresque Aroudf, également nomme Barberousse en raison de la couleur de sa barbe !






Prise de la capitainerie par le fameux Corsaire Barberousse

Extrait de ≪ Pirates, boucaniers,flibustiers ≫ de Gilles Lapouge



Les pirates barbaresques essaimaient surtout les eaux méditerranéennes, mais leurs méfaits s’étendaient en fait beaucoup plus au-delà de celles-ci.
En 1625 des pirates barbaresques attaquaient les côtes sud de l’Angleterre et particulièrement les côtes de Cornouailles et l’embouchure de la Tamise.
En 1627, c’était le tour des côtes d’Islande d’être concernées.
En 1631 l’Irlande n’était pas épargnée.

Les bourgeois, les nobles, les juifs et les religieux pouvaient être libérés moyennant une rançon.
En Saintonge, des actes notariés nous apprennent que aussi bien dans les églises que dans les temples, des quêtes étaient organisées pour payer la rançon de prisonniers dont les familles étaient moins fortunées. Enfin des congrégations telles que l’ordre de la Sainte Trinité, l’ordre de Notre Dame de la Merci ... consacraient 1/3 de leurs revenus (écoles et hôpitaux) aux paiements des chrétiens captifs.
Autrement les prisonniers les plus robustes devenaient rameurs des galères, d’autres participaient à la construction des routes, des fortifications, des digues ou tout simplement finissaient esclaves d’un maître.

Miguel de Cervantes auteur de Don Quichotte fut capturé au large de Rosas, déporté au bagne d’Alger le 26 septembre 1575, et fut libéré sous rançn en septembre 1580.
St Vincent de Paul de Dax, dont nous avons apercu la maison natale lors de notre dernière Assemblée générale, fut capturé en 1605 et vendu comme esclave à Tunis après 2 ans de captivité; il s’évada et devint aumônier des Galères, puis des enfants trouvés avant d’être créateur d’institution hospitalière.

Les femmes, à part les nobles ne faisaient pas l’objet d’une rançon, mais étaient vendues sur les marchés aux esclaves d’Alger, Tripoli, Tunis et Sale au Maroc parmi les plus renommés. Les plus belles et les plus jeunes peuplaient les Harems, les autres étaient servantes ou finissaient prostituées dans les ports côtiers des régions de la Barbarie.

Mais que devint Jehan après toutes ces démarches ?

L’annéee suivante le 20/12/1627 a lieu le partage entre les enfants de ≪ feus ≫ Michel Bertin et Marie Seguineau ; celle-ci est donc décédée un an après la capture de son fils Jehan. Dans ce partage, six de leurs enfants sont seulement présents ; or en 1614 après le décès de son mari survenu en Angleterre, Marie Seguineau faisait faire l’inventaire de ses meubles et de son défunt mari, et précisait qu’elle restait veuve avec sept enfants et sur le point d’enfanter.
Dans le partage de 1627 le nom de Jehan n’est pas cité ; serait-il mort ou resté prisonnier ?
C’est dans un autre acte du 16/05/1632 que l’on apprend par son contrat de mariage passé a Marennes, que Jehan Bertin marchand marinier fils de feus Michel Bertin et de Marie Seguineau se marie avec Anne Simonneau de Bourcefranc.
Fin heureuse, Jehan Bertin a pu retrouver les siens sauf sa mère qui avait oeuvré pour sa libération.


Claude ANCELIN (L’Houmeau)


AD 17-Notaire AUBIN le 15/12/1626, Transaction Perot/Seguineau





Personnellement establies honneste femme Anne Perot espouse de
Honorable home Izaac Richard sieur de Pinmure demeurante au bourg de Marennes
D’une part et Marie Seguineau vefve de Michel Bertin vivant marinier
Demeurante au village de la pinpelliere paroisse dudit Marennes d’autre part lesquelles
Partyes volontairement ont accorde assavoir ladite Perot pour[ six ans] que les
Six centz livres d’une part delivrees par ladite Perot es mains du
Sieur Pierre Tallemand pour les mettre a Marseille es mains de izaac
Degeac filz de Maitre Jacques Degeac dedies pour le rachapt de
Abraham Richard son nepveu qui estoit detenu captif en Barbarie
Et a present deccedde comme a aprins ladite Perot, soient emploies par icellui Degeac filz
pour retirer Jehan Bertin filz de la dite Seguineau estant detenu prisonnier captif es pais
De Barbarie et paier sa ranceon aussi que s’il est
Emprunte par ledit Degeac filz suyvant le credit qu’il a de son dit pere
Dudit sieur Richard et autres…………..


Transcription Josette Ancelin